
“je me sens partagé entre un élan qui m’invite à faire une chose et un élan qui me retient, pour faire autre chose”
Je suis arrivé dans ce lieu maintenant connu, porté par la joie de retrouver des êtres aimés. Nous sommes trois de mon stage d’intro (novembre 2021) et une douzaine de mon stage d’appro (mai 2022). J’enchaine donc… une semaine à Assenois tous les six mois : un bon rythme ! Et en même temps une question de légitimité trotte dans ma tête. Pour être franc, il y a deux ans, je ne savais pas ce que prendre soin de soi pouvait bien signifier. Je suis tombé dans le chaudron de Thomas, mais de là à prétendre pouvoir incarner et diffuser une conscience non violente dans 18 mois, n’y aurait-il pas un petit syndrome de l’imposteur ?
Les premières journées sont ponctuées par les exercices que nous connaissons bien. Les pratiquer de nouveau aide à prendre conscience du chemin parcouru : la posture est plus juste, je me sens plus dans l’être que dans le faire. Puis vient le temps de la découverte de l’IFS : le système familial intérieur. Je vis ces deux jours comme un véritable moment de clarté pour comprendre ce qui se joue en nous quand nous nous sentons partagés. Je me rappelle l’exercice sur le “il faut” : je me sens partagé entre un élan qui m’invite à faire une chose et un élan qui me retient, pour faire autre chose. Ah, il y aurait donc deux parts en moi, qui n’auraient pas les mêmes besoins ? Je peux les identifier, écouter leurs besoins, voir comment les concilier, bref, faire de la CNV avec chacune d’elles ? Oui, logique. Mais ça va mieux en le disant. Alors je me mets gaillardement à l’exercice, je commence à cartographier les parts de moi. A vrai dire, j’avais commencé, intuitivement, au cours des dernières semaines. J’étais d’ailleurs très heureux d’avoir connecté avec ce point d’observation de différentes parts en moi. Lors d’une pause, je partage ma joie avec Corinne, qui assiste Isabelle. Et elle de me poser une question qui me plonge dans un abîme : quelle est cette part en toi qui observe les autres ? Je pressens qu’elle m’ouvre à quelque chose de puissant. Lorsque nous faisons, quelques minutes plus tard, un exercice à la rencontre d’une de nos parts protectrices, je décide d’aller rencontrer cette part observatrice. Je réalise vite que cet observateur ce n’est pas moi, c’est une part que je décide de nommer la tour de contrôle. Et je réalise bientôt qu’elle ne voit et ne contrôle que les parts qui s’agitent devant elle et que bien d’autres se cachent en arrière-plan. Quelques instants plus tard, alors que je me suis littéralement décollé de la tour de contrôle, me voilà connecté… à une part d’infini en moi. Quel voyage !
Benjamin
Wihou merci Benjamin pour le récit illustré de ce voyage!! J’en m’en vais lire la suite 🙂