FID 1 – Le Récit – week-end 1 – ennéagramme

“Me placer en observateur de mes conditionnements, tenter de les débusquer pour mieux m’en détacher…”

Un week-end à la découverte de l’ennéagramme dans la Bresse louhannaise, à Chardenoux. Après l’IFS, nos organisateurs ont mis cet outil sur notre chemin. J’en ai entendu parler, mais ne m’y suis jamais intéressé jusque là. Je n’en attends rien, je suis dans l’ouverture curieuse. Et voilà que Georges Rizk, notre formateur, a l’intelligence de le situer d’emblée par rapport à la CNV et l’IFS. En quelques mots, tout me semble limpide. Il propose de définir notre personnalité comme un pattern d’émotions, de comportements, de pensées stable pour une personne et variable d’une personne à l’autre. Cette définition conduit à appréhender la personnalité comme une méta-part au sens de l’IFS. Et Georges de poursuivre en nous expliquant que l’ennéagramme est, pour lui, un accélérateur de compréhension de notre personnalité, permettant de nous désidentifier de l’ego pour développer notre capacité de présence. Pour expliquer comment se forme notre personnalité, une hypothèse puissante est que le nourrisson, lorsqu’il réalise qu’il est charnellement séparé du reste du monde, a besoin de trouver une explication à ce qu’il vit avec douleur. Cette explication serait une croyance fondatrice à partir de laquelle nous construirions notre interprétation du monde. C’est à partir de cette croyance fondatrice que se développerait petit à petit notre personnalité. 

Pendant le week-end, je sens que quelque chose de profond pivote en moi. C’est comme si je voyais distinctement les stratégies acharnées de mon ego pour démontrer que je ne suis pas défectueux et donc digne d’être aimé. Et en même temps, je vois la portée tragique de ces stratégies qui m’enferment dans une quête impossible de perfection, alimentant sans cesse déception, auto-dénigrement, concentration sur mes défauts et les défauts du monde, colère et crispation… Un mélange d’heureuse prise de conscience et de tristesse d’être si longtemps resté le prisonnier inconscient de ces mécanismes. Plus que jamais j’ai ressenti la portée de cette phrase de Thomas : être heureux n’est pas nécessairement confortable. 

Une fois passée la vague remuante, je constate que je prends du plaisir à me placer en observateur de mes conditionnements, à tenter de les débusquer pour mieux m’en détacher… c’est un nouveau champ de travail qui s’ouvre, vaste et libérateur. 

Benjamin

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