FID 1 – Le Récit – semaine 3 – Moi, l’autre et le monde

Là où la CNV nous donne des clés pour sortir de l’ego-centrisme, son application aux systèmes renforce la capacité à sortir des socio-centrisme, ethno-centrisme, anthropo-centrisme

Le Havre, Honfleur, Fatouville-Grestain. Nous voilà fin octobre, début novembre 2023 à l’Arbre aux étoiles. La Normandie sous la pluie, une tempête s’annonce. Une résonance atmosphérique au programme de notre semaine ? Nous allons mettre le focus sur les systèmes et en particulier sur les questions d’interculturalité et de pouvoir, sous la houlette de Sophie Lewandowski. Notre groupe accueille pour l’occasion quatre participants supplémentaires… Thomas, Isabelle, Georges et Jean-Luc, qui sont intervenus précédemment au cours de notre parcours, sont à présent à nos côtés en posture d’apprenants.

De quoi s’agit-il ? De s’ouvrir au fait que l’on peut avoir de la familiarité avec le milieu social et naturel dans lequel on vit sans pour autant avoir interrogé les croyances dont nous sommes porteur-se-s du fait de notre appartenance à ce milieu. Il s’agit donc de se doter de grilles de lecture qui nous aident à prendre conscience que nous appartenons à différents groupes (de genre, d’âge, d’origine ethnique, de classe socio-économique, de lieu, etc.) qui forment autant d’entités porteuses de leurs propres émotions, croyances, besoins, stratégies… Dès lors, quand j’agis au sein d’un groupe, je peux me donner de l’empathie, ou donner de l’empathie à l’autre, en tant que personne, en tant que membre du groupe dans lequel nous interagissons, en tant que porteur-se d’une fonction particulière dans ce groupe, ou en tant que personne appartenant à d’autres groupes plus vastes. 

Là où la CNV nous donne des clés pour sortir de l’ego-centrisme, son application aux systèmes renforce la capacité à sortir des socio-centrisme, ethno-centrisme, anthropo-centrisme. Elle souligne le fait que si nous avons tous les mêmes besoins, nous n’avons pas tous accès aux mêmes ressources pour y répondre. Or je risque de créer de la violence si je pense que les autres sont pareils que moi : qu’elles et ils ont les mêmes pensées, sentiments, demandes, stratégies, ou qu’elles et ils ont un égal accès aux ressources pour satisfaire leurs besoins.

Nous voilà donc partis, par le théâtre-forum, à questionner nos différences. L’exploration de la relation au pouvoir nous a toutes et tous ébranlés. Quelle relation ambiguë à ce terme ! Le pouvoir de, c’est une capacité, une puissance de vie. Mais très vite s’invitent le pouvoir sur et son corollaire, le pouvoir sous, synonymes de domination. Comment cultiver le pouvoir avec, et rétablir davantage d’équité, d’équilibre du pouvoir dans les relations ? Nous explorons par le jeu les relations de dépendance, d’indépendance, d’autonomie et d’interdépendance. Dans ce jeu du pouvoir, nous invitons le capital social, économique, culturel, symbolique et politique… 

Et nous interrogeons les manières d’être et d’agir qui nous permettraient d’incarner, de traduire en pratiques le changement de regard que nous expérimentons. Tout au long de cette semaine, une citation de Marshall B. Rosenberg a résonné : “Si j’utilise la Communication NonViolente pour libérer, pour permettre aux gens d’être moins déprimés, de mieux s’entendre avec leur famille, mais ne pas leur enseigner en même temps à utiliser leur énergie pour transformer rapidement les systèmes dans le monde, alors je fais partie du problème. Essentiellement, j’apaise les gens, les rendant plus heureux de vivre dans les systèmes tels qu’ils sont : dans ce cas, j’utilise la CNV comme un stupéfiant. »

Benjamin

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